Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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fois dans leurs idées, et ce fut justement en 1809. C’est à Stein que revient le mérite d’avoir défini fort nettement ce qui les rapprochait. Il loue Gentz d'avoir défendu la cause « de la liberté des nations résultant de l'équilibre des forces ‘ ». Stein montre là ce qui l’a attiré dans la théorie de Gentz, et c'est ainsi en effet que lui, Stein, comprend les choses. Mais pour rentrer jusqu’au fond de la, pensée de Gentz, il aurait fallu dire : « de l'équilibre des forces résultant de la liberté des nations ». Voilà en quoi les deux hommes différaient. L'équilibre des forces et la liberté des nations semblaient en 1809 ne faire qu’un, et c’est pourquoi ils combattaient côte à côte. Mais dès que la soi-disant «liberté des nations » semblera exiger quelque chose de contraire à l’équilibre, Gentz et Stein d’alliés deviendront adversaires. L’essentiel pour Gentz, c’est l'équilibre ; l’essentiel pour Stein, c’est la nation allemande. Nous avons ainsi marqué à la fois la portée et les limites du nationalisme de Gentz.

L'idée nationale ne fut jamais pour lui qu’une idée auxiliaire, dont il sentit toute la force et la vakeur, par laquelle il put même à certains moments

1. Pertz. Op. cit. p.368. Stein à Gentz. Brünn, 20 Aug. 1809 :

« der aus dem Gleichgewicht der Kräfte entstehenden Freibeit der Nationen ».