Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

Cependant l’opportunité politique l'emporte de nouveau lorsque les événements ont marché, et, moins de cinq mois plus tard, dans une lettre au comte Kolowrat, du 4 janvier 1813, publiée récemment par M. August Fournier, il parlera un tout autre langage. Le principal intérêt de cette correspondance avec Kolowrat, c’est qu’elle vient combler partiellement une lacune dans le Journal de Gentz pour les premiers mois de 1813?. Là, Gentz feint d’avoir oublié ses jugements de l’année précédente. Il se donne pour un de ceux qui n'ont pas cessé d’être clairvoyants, qui n’ont pas cessé de prédire la prochaine décadence de Napoléon. Et il triomphe. Le colosse est pour toujours abattu ; il ne sait de quoi demain sera fait et ignore quel système succédera à la «situation misérable » de l’Europe d’alors, mais le résultat essentiel lui paraît acquis. Gentz verlassen, verraten, verkauft und geplündert hat». Ed, Wittichen. III. 1, lettre 43, p. 94.

1. Oesterreichische Rundschau, 1° mars 1913. Bd. XXXIV, Heft 5: «Oesterreich am Vorabend der Befreiungskriege, » p. 365 et suiv.

2. Heureusement, les Lettres et Papiers du comte de Nesselrode, 1907, T. V, nous fournissent aussi toute une correspondance de Gentz et du ministre russe, entre le 16 janvier et le 33 juillet 1818. C’est là l’origine du travail de M. Benno Leffmann : Gentz und Nesselrode, Bonn 1911.

3. Oesterreichische Rundschau. Bd. XXXIV, Heft 5, p. 567 : « Der franzôsische Koloss ist nun für immer gestürzt. Wie die morschen Teile zusammenbrechen werden, wer die grosse Beute

verschlingen, 1vas auf das jetzige Elend folgen wird... diese Fragen sind noch nicht zu beantworten. »