Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

nécessaire que celle d’un être suprème ou que celle d’une permanence éternelle des substances.» Et Gentz se représente sous des couleurs magnifiques Vétat de l’Europe en l’an 2000, car il est persuadé _— et c’est par là qu’il termine son article — que le progrès commencé par la découverte de l’'Amérique se continuera avec la même rapidité dans la suite *.

Ainsi, quatre ans après sa conversion antirévoJutionnaire, Gentz resta fidèle à une philosophie de V'histoire entièrement rationaliste. Il est même intéressant de voir jusqu’à quel point il prend en tout le contre-pied de l’école historique traditionaliste, dans cet article qui constitue chez lui l'étape intermédiaire la plus importante entre la traduction de Burke et l’Æistorisches Journal, c’est-à-dire entre le commencement et la fin de la dernière décade du XVIII“ siècle. Nous pouvons considérer Herder comme le représentant le plus autorisé de cette école historique, que Gentz avait déja attaquée dans son premier article de la Berli-

1. Ausgewählte Schriften. Ed. Weiïck, V, p- 211:

2. «Das Ange verliert sich in der ungehcuren Ferne des glänzenden Punktes der Bahn, bei welchem der Anfang des dritten Jahrtausends einen ansehnlichen Teil der Menschengattung notwendig finden muss, wenu zwischen der Strecke, velche bis dahin durchlaufen wird und der, welche sie seit der Entdeckung von Amerika zurücklegte, ein richtiges Verhälinis bleibt.» (Ausgavählte Schriften. Ed. Weick, V, p. 216.)