Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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originels de l’homme: droit au respect de la personne humaine ou à la liberté individuelle, droit de propriété et droit d'exiger le maintien des contrats. Ces droits paraissent être les droits fondamentaux de tout organisme social ; ils peuvent même s’accommoder avec la monarchie absolue. Il est vrai qu’il ne parle ici que des droits originels et qu'il mentionne l’existence de droits dérivés. Et il est fort probable que si Gentz s'était exprimé un peu plus explicitement sur les droits dérivés en 1790, il aurait développé un système se rapprochant fort de celui des révolutionnaires français. Il eût été intéressant pour l’évolution de ses idées politiques de comparer ses vues d'alors à ses idées postérieures. Malheureusement, Gentz n’a pas exposé son programme d’une façon plus précise. Mais sa correspondance nous prouve qu’il l’eût fait dans un sens tout à fait révolutionnaire, puisqu'il dit dans une lettre à Garve avoir voulu en écrivant cet article contribuer à défendre l’œuvre de l’Assemblée constituante attaquée par l’école historique allemande au nom de la tradition et de l'expérience. Cependant, en fait, il est

1. Ed. Wittichen. I, lettre 40, 18 sept. 1790, p. 172. « Ich habe, besonders seit einiger Zeit, empôrt durch einige Abhandlungen von Môser und von Biester, worin über die natürlichen Rechte des Menschen in einem unerträglich gleichgültigen Ton gezweifelt und gespasst wird, die Idee im Kopf, eine Deduk-

tion des Naturrechts nach strikten und unleugbaren Prinzipien anfzusetzen. »