Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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tes à rendre, est un usurpateur dont je ne puis définir les droits, car en réalité il n’en a aucun. En effet, c’est une règle juridique générale qu’un droit ne peut provenir d’une possession illégitime. IL se regardera peut-être en face des princes ses voisins — qui ont oublié comme lui ce qu’ils sont et ce qu’ils devraient être — comme libre et absolu. Néanmoins, un droit éclairé s’opposera toujours à son autorité illégitime ‘. »

La légitimité du pouvoir royal réside donc dans la fidélité du roi aux engagements pris, dans la conformité de son gouvernement aux conditions du contrat social.

Cest là le seul fondement de son autorité, c’est 1à la seule raison d’être de celui qui doit rester le premier serviteur de l’Etat?. Ici, Montesquieu et Rousseau sont absolument d'accord avec l’Aufklärung. au moins en ce qui concerne les principes. Le rationalisme du XVIIIe siècle pouvait fort bien en effet admettre un despotisme éclairé. Maïs justement en ce qui concerne l’application de ces idées, Gentz suit de plus près les traces des écrivains français qu'il admirait tant. Le despotisme éclairé ne lui suffit pas. Il peut n’être qu’un hasard, qu’un jour sans

1. Ed. Wittichen. I, lettre 86. 24 octobre 1789. 2. Ed. Wittichen. I, lettre 36, « Denn was soll der Regent eigentlich sein ? Der erste Diener des Staates, »