Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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lendemain. Le contrat tacite gagnera à être remplacé par un contrat exprès, par une charte des droits du peuple et des devoirs du monarque, qui fixera pour l'avenir leur situation réciproque. A un Frédéric II pouvait trop facilement succéder un Frédéric-Guillaume IL. Et pour s'opposer à la tyrannie possible d’un souverain, il y avait mieux que l'édifice vermoulu de la routine bureaucratique prussienne ; il ÿ avait une constitution qui déterminerait les limites du pouvoir royal. Cette constitution pouvait consister en une série de lois conçues et rédigées en l’espace de quelques mois, comme celle qui s’élaborait à Paris, en un ensemble de coutumes consacrées par une tradition séculaire, comme celle qui régissait l’Angleterre. Il est naturel que toutes les sympathies d'un jeune rationaliste épris de clarté aient été pour la première forme. Seule elle correspondait aux exigences de la raison, seule une telle constitution serait débarrassée de tous les préjugés de lhabitude, seule elle pourrait atteindre à la perfection rêvée. Or, c’est à cette grande œuvre que les révolutionnaires français étaient justement en train de travailler. Comment ne pas s’enthousiasmer pour des hommes qui semblaient d’une façon si désintéressée chercher la forme du gouvernement la plus propice au bonheur de l’humanité? Telle est la source de admiration que Gentz éprouva pour la Révolution