Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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« Je regarderais l'échec de cette révolution comme un des plus grands malheurs qui aient jamais frappé le genre humain. Elle est le triomphe pratique de la philosophie, le premier exemple d’une forme de gouvernement qui est fondée sur un système coordonné et conséquent. Elle est espérance et la consolation pour tant de maux anciens qui font gémir l'humanité. Si cette révolution ne devait pas réussir, ces maux seraient dix fois plus incurables. Je me représente comment de tous les côtés le silence du désespoir avouerait en dépit de la raison que les hommes ne peuvent être heureux qu’en tant qu’esclaves, et comment tous les grands et tous les petits. tyrans utiliseraient cet aveu terrible pour se venger des frayeurs que la Révolution française leur avait inspirées. »

Et cela, c’est l'opinion réfléchie de Gentz qui connaït les objections de Mallet du Pan, dont les sarcasmes, assure-t-il, n’eurent aucune influence sur lui, qui a parcouru le Courrier de Provence de Mirabeau et qui, faute du procès-verbal complet des séances de l’Assemblée constituante, en a lu des extraits dans le Journal encyclopédique. Il est done, pour un petit fonctionnaire prussien, assez au

1. Cité par Paul Wittichen, dans l’article des Forschungen zur Brandenburgischen und Preussischen Geschichte. XIX, 2:

Zur inneren Geschichte Preussens während der franzôsischen. Revolution.