Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

de

excès de la Révolution. Il n’y avait pas là non plus de quoi ébranler Gentz dans ses convictions. Ces morceaux pathétiques en style oratoire ne sontguère que des tirades à effet. Même les massacres de septembre n’auraient pas suffi à faire de lui un adverSaire de la Révolution, s’il n’avait pas eu d’autres raisons pour douter de ses résultats heureux {. Et ce qu’il dit expressément dans sa Réfutation de Makintosh à propos des excès commis en 1789 et en 1790 et de la constitution de 1791 ?, il l'aurait pensé aussi des excès de 1792 et même de 1798.

Ce n’est pas l’horreur du sang qui a pu le détourner de la Révolution française. Toutes ces réserves faites, mettons à part l’accusation gratuite d’Henriette Herz, d’après laquelle la conversion antirévolutionnaire de Gentz serait due à l'argent autrichien. Tous les critiques et tous les historiens sérieux l’ont entièrement abandonnée. Parmi les essais de reconstruction historique et psychologique de cette évolution dans l'esprit de Gentz, le plus intéressant parat être celui de M. Fournier.

1. Cette pensée semble ressortir d’un passage de la Réfutation de Makintosh (Ausgewählte Werke. Ed. Weick. II, p. 148 et suiv.), où d’ailleurs elle est indiquée sans être développée.

2. Ausgewählte Werke. Ed. Weick. II, Versuch einer Widerlegung der Apologie des Herrn Makintosh, p. 149. « War diese Konstitution vortrefflich, so vergass man was sie gekostet hatte

und die Menschheit war versühnt. » 3. August Fournier. Gentz und Cobenzl, p. 45-49.