Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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du XVITre siècle, se distingue des déclamations de PAufhlärung par son but plus modeste et plus immédiat, Il ne s’agit pas de faire de longues dissertations sur l’origine du droit naturel ou sur la meilleure forme de gouvernement. Il suffit de travailler à amender la société et de rendre les hommes meil‘leurs en les rendant plus heureux. Comme beaucoup des adeptes de cette école, Garve est un chercheur modeste et consciencieux, qui essaie de se faire de toutes choses une idée critique et raisonnée, qui ne loue ou ne blâme qu'après müre réflexion. Mais à force de conscience et de labeur, il a souvent de la peine à conclure, ses idées n'arrivent jamais à prendre un véritable essor, et il s’élève difficilement au-dessus d’une certaine médiocrité.

Cependant, tel qu’il était, il apportait justement au jeune Gentz ce qui lui manquait, c’est-à-dire le souci de l’expérience et de la réalité. On ne peut parler d'influence immédiate de tel ouvrage déterminé de Garve. Mais ses doutes se sont peu à peu infiltrés dans l’esprit de Gentz et ont fini par s’en emparer entièrement, lorsqu'ils y ont trouvé un terrain préparé d'autre part. Malheureusement, si nous possédons de nombreuses lettres de Gentz à Garve dans la période qui va de 1789 à 1791, les lettres de Garve à Gentz nous manquent. Néanmoins, à l’aide de ce que nous savons des idées de ce dernier, nous