Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

pouvons reconstituer ce qu'a dû être cette correspondance. Les idées de Garve sur la Révolution à ses débuts, nous les trouvons dans son article de la Berlinische Monatsschrift sur la confiscation des biens du clergé : Einige Betrachtungen veraniassi durch das Dekrel der National-Versammiung in Frankreich, über die Güter der Geistlichheit (paru en trois fois, novembre 1790, mai et juin 1791). Après avoir beaucoup hésité, après avoir longuement pesé le pour et le contre, Garve n'arrive pas à une conclusion très précise. Il dit que l’Assemblée nationale avait le droit de confisquer les biens du clergé, mais il croit cette mesure dangereuse pour la propriété individuelle. Ces idées, Gentz les fera siennes après sa conversion antirévolutionnaire. Mais, en 1791, il trouve l’article en question trop timide ; cependant il est obligé d’avouer que les journaux ne relatent que les folies et les troubles qui se passent en France’. Le jour où il sera clair que les journaux n’ont pas tellement exagéré, les objections de Garve se présenteront à l'esprit de &entz avec toute leur force, et achèveront leur œuvre.

En somme, Garve par sa méthode patiente et ses recherches un peu terre à terre, a sans doute plus

1. Ed. Wittichen. I, lettre 41, 5 décembre 1790, p. 179 : « Sie haben Recht, dass die Nachrichten, die wir aus Frankreich exhalten, fast nichts als Torheit und Verwirrung aussagen. »