Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

POLITIQUE EXTÉRIEURE. 48

mouvement de Bernadotte comme une insulte : à la cour, dans l’armée, et surtout dans les salons de la noblesse, il n’y eut qu’un cri contre la France.

Le roi ne sut point résister au torrent, et le ezar Alexandre lui arracha la convention de Potsdam qui n’était pas encore une déclaration de guerre à Napoléon, mais qui pouvait le devenir selon les circonstances (octobre 4805). Si Napoléon était vainqueur, le roi de Prusse se réservait de déchirer le traité; s’il était vaincu, de lui dicterses conditions. Mais la convention de Potsdam était une faute; car la Prusse avait laissé échapper l’occasion d’agir avec succès. L’armée autrichienne du général Mack était sur le point de capituler dans Ulm et l'Autriche ne pouvait plus être sauvée que par les Russes qui arrivaient à marches forcées du fond de la Moravie.

Si cependant le roi de Prusse se fût décidé immédiatement, il eût pu encore réparer sa faute. Napoléon aurait couru un immense danger s’il avait eu à repousser l'attaque simultanée des Russes en avant, des Prussiens sur le flanc.

Aux termes de la convention de Potsdam, FrédéricGuillaume devait commencer par mettre Napoléon en demeure de remplir certaines conditions des derniers traités. Le comte de Haugwitz se rendit dans ce but au camp de Napoléon où il arriva pendant les prépa-