Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

REVANCHE PRUSSIENNE. 53

Après Bautzen, la paix était cependant encore dans la main de Napoléon. L'Autriche désirait sincèrement la fin des hostilités; elle s’effrayait du rôle prépondérant que prenait la Russie et de son alliance avec la Prusse. Elle offrait de laisser sous l’autorité directe ou indirecte de Napoléon, la Belgique, la Hollande, les provinces rhénanes, la Savoie, le Piémont, la Lombardie, la Toscane et Naples. Elle demandait seulement qu'il renonçàt au titre de protecteur de la Confédération du Rhin, qu'il rendit à l'Allemagne Hambourg, Brême et Lubeck; à l’Autriche, l'Illyrie; qu'il renonçàt à son fantôme de duché de Varsovie qui offusquait les puissances du Nord sans satisfaire les Polonais. Ces conditions étaient avantageuses l'alliance de l’Autriche rendait impuissante la coalition de la Russie, de la Prusse et de l'Angleterre. L’orgueil monstrueux de Napoléon rejeta cette chance de salut. C'était une faute inexcusable et irréparable dont la France devait supporter les conséquences. Les Prussiens,qu'avaient irrités ces négociations, apprirent avec joie qu’elles étaient rompues, et Blücher, dans son impatience, devança de deux jours le terme de l'armistice.

Napoléon avait alors sur pied près de 600000 soldats, dont plus de 380 000 sur le théâtre de la guerre. Mais les coalisés, par un effort gigantesque qui dépassait