Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

54 LA PRUSSE APRÈS IÉNA.

de beaucoup tous ceux des guerres précédentes, avaient armé plus de 800 000 hommes. « Les forces de Napoléon, » dit l'historien Thiers, € auraient cependant suffi et au delà, si les causes morales avaient été pour lui, au lieu d’être contre lui. Mais ses adversaires exaspérés étaient résolus à vaincre ou à mourir, etses soldats, héroïques sans doute, mais se battant par honneur, étaient conduits par des généraux dont la confiance était ébranlée et qui commencçaient à sentir qu’on avait tort contre l'Europe, contre la France, contre le bon sens : infériorité morale funeste et bien plus redoutable que l’infériorité matérielle du nombre. » Ajoutons aussi que, dans l’armée française, se trouvaient plusieurs corps allemands sur lesquels on ne pouvait plus guère compter.

Les Prussiens jouèrent un rôle considérable pendant celte campagne de 1813. Napoléon, vainqueur à Dresde, ne tira pas de sa victoire les résultats qu’il en espérait. Le général Vandamme, qui avait été chargé de poursuivre les Russes dans les défilés de la Bohème, fut battu et fait prisonnier à Kulm par le général prussien Kleist. Oudinot, qui avait reçu l’ordre de reconquérir Berlin, échoua devant le corps d'armée du transfuge Bernadotte et fut contraint de se réfugier sous le canon de Wittemberg après avoir perdu par la désertion plus de 10000 de ses auxiliaires allemands. En même