Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
non pas que nous ayons la prétention d'écrire l’histoire d'une période révolutionnaire, mais par ce qu’il est utile, pour apprécier le rôle de Baudot, de décrire en peu de mots les circonstances qui motivèrent ses actes. Le 31 mai, suivi du 2 juin 1793, avait vu la chute du parti Girondin. La disparition du parti qui avait dominé dans la Législative, comme devait dominer la Montagne dans la Convention, fut-elle un bien ou un mal pour la Révolution ? Pour résoudre cette queslion, nous ne croyons pouvoir mieux faire que rapporter textuellement l'appréciation d’un historien dont on ne saurait suspecter la modération et l'impartialité.
« Il est douteux, dit Mignet, que les Girondins, en « triomphant, eussent sauvé la Révolution. Comment « auraient-ils fait avec des lois justes, ce que les « montagnards firent avec des mesures violentes ? € Comment auraient-ils vaincu les ennemis étrangers « sans fanatisme, comprimé les partis sans épou« vante, nourri la multitude sans maximum, ali« menté les armées sans réquisition ? Si le 31 mai « ava.t eu lieu en sens inverse, on aurait probable« ment vu dès lors ce qui se montra plus tard, le « ralentissement de l’action révolulionnaire, les atta« ques redoublées de l’Europe, la reprise d'armes de « la part de tous les partis, les journées de prairial, « sans pouvoir repousser la multitude, les journées « de vendémiaire, sans pouvoir repousser les roya« listes, l'invasion des coalisés, et, d’après la poli« lique d'usage à cette époque, le morcellement de la