Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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« France. La République n’était pas assez puissante « pour suffire à tant d'attaques, comme elle y parvint « après la réaction de Thermidor. » (1).

Quoi qu’il en soit, les Girondins ne souscrivirent point à leur défaite. Ils voulurent tenter l'épreuve d'un soulèvement des départements : après le 2 juin, les plus audacieux d’entre eux, parmi lesquels Pélion, Barbaroux, Guadet, Louvet, Buzot, Lanjuinais, s'évadèrent et se réfugièrent à Caen, dont ils firent le centre de l'insurrection, à laquelle la Brelagne ne tarda pas à s'associer. Là, sous le nom d'Assemblée des Départements réunis à Caen, ils formèrent une armée, arrêtèrent les commissaires de la Convention Romme et Prieur de la Marne, et disposèrent tout pour marcher sur Paris. Ce fut l'excitation produite par ces événements qui arma la main de Charlotte Corday, et lui fit quitter Caen, pour aller commettre le meurtre inutile de Marat, auteur principal du 31 mai et du 2 juin.

Lyon s'était soulevé un peu avant le 31 mai, craignant de voir, sous un gouvernement qui menaçait le luxe, disparaître son commerce et ses fabriques ; Marseille et Bordeaux s'armèrent, el plus de soixante départements adhérèrent à l'insurrection. A la faveur de ce tumulte, les royalistes s’emparèrent sur plusieurs points, notamment à Lyon, qui pouvait être le centre des opérations du midi, du mouvement commencé par les Girondins. Il en fut de même à Mar-

(1) Mignet. — Histoire de la Révolution française, 16e édition, T. 2, p. 2,