Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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d'odieuses vengeances personnelles. À Lyon, à Marseille, à Aix, les prisons étaient remplies de ceux qui avaient participé au régime révolutionnaire : ils furent égorgés. « Presque tout le Midi eut son 2 sep« tembre. À Lyon, après les premiers massacres des « révolutionnaires, les hommes de la Compagnie « faisaient la chasse à ceux qui n’avaient point éte « pris, et, lorsqu'ils en rencontraient un, sans autre « forme que ce seul mot : Voilà un mathavon (c'est ainsi qu’ils les appelaient) ils le tuaient et le je« taient dans le Rhône. A Tarascon, on les précipitait « du haut de la tour, sur un rocher qui bordait le « Rhône. » (1) Il faut surtout, se rappeler les exécutions de la Terreur blanche, comparer les arrêts des cours prévôtales à ceux du Tribunal révolutionnaire, et l’on pourrra juger des excès que la réaction royaliste, si elle eût triomphé en 1793, eût commis à cette époque, par ceux dont elle épouvanta la France vingt ans plus tard, alors que le temps'avait dû apaiser les passions, et atténuer les sentiments de haine. Quand on a bien réfléchi à tout cela, on comprend, tout en la déplorant, la loi des suspects.

A

(1) Mignet. — Histoire de la Révolution française, 16° éd, T. 11, p. 152.