Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
noie
Baudot continue en annonçant le désarmement des aristocrates, le dépôt de vingt mille fusils, et l’adhésion complète de la ville à la République. « J'insiste, « dit-il en terminant, pour.le renvoi à Bordeaux des « huit membres de la commission populaire : il ne « faut que huit minutes pour les juger. »
La Convention décrète le renvoi de cinq des membres de cette commission, les trois autres ayant été jugés le matin même (1).
« Il ne faut que huit minutes pour les juger » avait dit Baudot; ce sont, certes, des paroles cruelles, et il semblerait que les accusés fussent privés des garanties que pouvait leur offrir une procédure régulièrement conduite ; mais il faut songer qu’un décret du 6 août 1793 avait prononcé la mise hors la loi de tous les membres de la commission de Bordeaux. Arrachés ainsi à la protection des lois, les accusés étaient conduits au supplice après la simple constatalion de leur identité et des faits qui leur étaient reprochés : tel fut le sort des vaincus de Thermidor qui, déclarés hors la loi, montèrent sur l’échafaud, au nombre de Gent quatre, sans autre forme qu’une constation d'identité. Et, du reste, pouvait-on, étant donné la surexcitation du moment, montrer de la pitié pour. des gens qui osaient parler d'ouvrir la France à l'étranger ? Car les royalistes, dans leur folie criminelle, recouraient aux manœuvres les plus odieuses, dans le but d'amener la défaite de nos
(1) Mont. undv. an If, n° 43, p. 176.