Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

. armées, catastrophe que devaient suivre l'invasion étrangère et la restauration de la monarchie. N’en trouvons-nous pas la preuve irréfutable dans ces lignes impies que publiait cyniquement sous la Restauration, un écrivain ultra-royaliste ? « Sans doute, « en 1793, dit Fabry, la France eût préféré à la gloire « de quelques succès qui prolongeaient le régime « des bourreaux, des revers qui l'eussent abrégé. La « France alors tournait ses regards vers Toulon, « Lyon, la Vendée, d’où elle attendait des vengeurs « contre les monstres qui l’opprimaient. Peut-être « même eüt-elle préféré une invasion qui, après « tout, n’eût brisé que des fers, n’eüût renversé que « des échafauds, à des victoires qui lui devenaient « si fatales par le crime de ceux qui seuls en profi« taient. Elle eût souhaité en 1794 ce qu’elle a obtenu « en 1814, et ce que vingt ans de guerre n’ont pu « empêcher, quand le moment marqué pour l’accom« plissement de ses vœux est arrivé. » (1)

Le lendemain, 13 brumaire, Baudot monte à la tribune où l'avait précédé Cambon. Celui-ci vient ‘annoncer que des prêtres lui ont envoyé leurs lettres de prêtrise pour en faire hommage à la Convention. « Je les dépose, ajoute-t-il, sur le bureau, pour en « faire un feu de joie, » (on applaudit).

Baudot. — « Cambon vient de remettre des titres « du fanatisme pour être brûlés ; moi, je vous apporte « une pacotille de marques distinctives de la noblesse

A

(1) Fabry, — Les missionnaires de 93, 2e édit. p. 553,