Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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une haute et difficile mission que celle de représentant aux armées : l’histoire ne nous en fait point connaitre de plus noble. La Convention avait, suivant l'expression de Baudot, résolu le plus grand des problèmes d’une nation, qui est de transporter la cité dans l’armée. Pour soutenir le courage de ces citoyens d'hier, improvisés aujourd’hui soldats, il fallait instituer auprès d'eux une sorte de représentation vivante de la Patrie, qui leur rappelât constamment la nécessité de sauver leurs foyers menacés, et qui, en même temps, personnifiât pour les généraux l'obligation de vaincre ou de mourir. L'action des représentants fut, on peut le dire sans exagération, le salut de la France : surveillant étroitement les actes des généraux, donnant aux soldats l'exemple du courage, inculquant aux uns et aux autres la foi dans l’excellence de la cause de la Révolution, ils rendirent invincibles ces armées auxquelles ils ne permettaient de songer qu’à la vicloire. Dans cette phalange d'hommes d'élite, Baudot fut l’un des bons entre les meilleurs.

Le 20 brumaire, il envoie de Strasbourg au Comité de Salut publie, l'extrait des nouvelles qui lui ont été remises par le Comité de correspondance secrète. Il annonce la prise du fort Vauban par l'ennemi, signale la présence à l’armée, de Saint-Just et de Lebas, du côté de Saverne, et ajoute que les nouvelles reçues des différents points d'attaque des troupes françaises sont toutes heureuses. « L'esprit public, « dit-il, en terminant, fait des progrès rapides ; les « prêtres protestants étaient arriérés; mais hier,