Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
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« disciples de Jésus, de Calvin et de Luther, tous ont « abjuré leur erreur dans le sein de la Société popu« laire. J'ai un collègue, prêtre par caractère et par « tempéramment, qui est seul à ne pas se presser. (1)
Le 1* frimaire, il fait connaître que les nouvelles reçues de différents points de l’armée, annoncent la retraite de l'ennemi, cédant à l'effort des troupes françaises, et donnent la certitude que malgré la trahison, qui, assure-t-on, a livré le fort Vauban, le territoire de la République ne sera pas souillé longtemps par la présence des satellites du despotisme. « L'esprit public, ajoute-t-il, fait chaque jour des « progrès. Hier, on a célébré ici (à Strasbourg) la « fête de la Raison; plusieurs prêtres lui ont fait « hommage de leurs titres de sottises ; l’évêque « même, sans s'expliquer clairement sur l’abjuration « de ses erreurs, a renoncé à toutes fonctions qui « pourraient les propager. »
Il termine en annonçant que l’armée de la Moselle est à Limbach, à trois lieues de Wissembourg, et marche en avant. (2)
Une troisième communication, du 29 frimaire, nous montre Baudot, visitant les divisions de la droite de l’armée du Rhin. Il est tout à son devoir de représentant : il a tout observé, interrogé le soldat, et lui a prodigué les encouragements ; il a constaté
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A
(1) Morit univ. an Il, no 68, p. 275. — Recueil des actes du Comité de Salut public, Tome Vilk, p. 610.
(2) Monit, undv. an II, n° 96, p. 3817.