Un témoin de la Révolution française : Journal de Benjamin Cuendet de Sainte-Croix (Suisse), officier de la garde nationale à Lyon, 1769-1815 : ouvrage orné de deux portraits et de planches en fac-simile

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car il semblait que la ville de Lyon allait être mise au pillage.

Le 9, ils sont retournés derechef aux Charpennes, et les chapeliers à Perrache, lesquels demandaient 7 sols 6 deniers par jour d’augmentation; ce qui a porté Messieurs les Comtes à s’y transporter, et les ont caressé et leur ont promis ce qu'ils demandaient; ce que l’on a affiché en effet. Le ro, ils ont eu l'imprudence de se rassembler, et comme l’on avait fait venir des troupes et cavaliers de dehors, et la garde bourgeoise qui avait monté la garde, ce qui avait donné beaucoup de renfort à la ville; et quand ils sont rentrés, l’on en a arrêté 23, tant chapeliers que canuts; et le 11, tout était disposé pour faire un exemple, ce qui a été différé jusqu'au 12, qu'ils en ont pendu trois, deux chapeliers et un ouvrier en soie ; dont il n'y avait personne sur la place des Terreaux que les troupes qui gardaient les avenues pour que personne n y entre!,

(1786. 4 septembre, 5 octobre; — 1787, 6 février; mai 2, courtes notes sur des événements domestiques sans intérêt).

1788. Mai 11. J'ai parti de Lyon avec Mr. Enoux ;

déjeûné à Montluel. . . . . . . 15 sols. diné à Meximieux. . . . . . . 1 Liv, ro soupé au Pont d’Ain. . . . . . I 10 12. déjeûné à Cerdon . . . . . . . 12 diné à Nantua . . . . . . . . 1 5 soupé à Châtillon. . . . . . . 1 5 13. déjeüné à Collonges. . . . . . 1 4 AU Datelier., Lu LL, 1 4 à Cuendet (son fils). . . . . . 12 au chirurgien . . , . . . . . À pour le béjaune . . . . . . . ÿ 14. au perruquier . 6 DO UNC DOCHO RE 1 18 A reporter. . . . 2Aliv. x sols.

! Cette émeute, cruellement réprimée, avait eu deux causes : d’abord, l'exercice trop rigoureux d’un droit fiscal de l’archevêque Malvin de Montazet sur la vente du vin au détail; puis les réclamations des ouvriers en soie et des ouvriers chapeliers pour obtenir, les uns le relèvement du prix des facons, les autres du prix des journées. Les chanoines-comtes de Saint-Jean de Lyon s'étaient en effet portés médiateurs, au début. (Voir Lyon de 1778 à 1788, p. 76-91; cf. les Lettres de Mme Roland, éd. Perroud, t. Ie" p. 625 et sui.)