Une offrande Genevois à l'Assemblée nationale
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difficile, j'ose dire que nous l'avons résolu, mais il faudrait méditer, comparer, vouloir de bonne foi, être sûr des dispositions générales, observer la contenance des Aristocrales et ne plus s’exposer à des arrangemens d'élourdissement, de surprise, d’yvresse (sic) qui changent toutes les années comme des almanachs. Mes salutations à Mr. Ami V“*, son zèle anime le mien, mais recommandez-lui d'être moins anli-modificateur. Une bonne constitulion ne doit avoir d'autre objet que de nous faire trouver dans une existence commune une augmentation des jouissances sociales et d'assurer l'union par les loix. Je vous embrasse, elc.
Paris, Le 30 décembre 1789.
P.S. M. Necker a repondu à ma lettre. Sa réponse est des plus travaillées : on la connaîtra avec ma réplique (1).
L'effet du refus du « don patriotique » genevois était d'ordre purement moral. La garantie avait été accordée (2) et proclamée entre temps (le 11 décembre) en Conseil général. En l'absence du résident de France (le baron de Castelnau), M. de Maligny représentait le gouvernement français, il élait accompagné de M. de Gralfenried, l’envoyé de Berne, et du résident du roi de Sardaigne. C’est à la cathédrale de SaintPierre que la cérémonie eut lieu. A côté des autorités, à peine 300 citoyens y assistèrent. Si l’église était néanmoins remplie, c’est qu'une porte avait été forcée et que de simples spectateurs y avaient pénétré. — La séance fut troublée par une voix criant : point de garantie! — M. de Graffenried, en sortant de la ville, « entendit qu'on lui crioit quelque sottise » (3).
La garantie n'eut guère l'effet espéré par l’arislocralie : le courant révolutionnaire était trop fort. « Dix-huit mois ne
(1) Nous n'avons pas trouvé cette correspondance.
(2) Registre du Conseil, 11789, t. II. Annexe à la p. 649. Archives d'État de Genève.
(3) Journal d'Ami Dunand, fol. 111,