Une offrande Genevois à l'Assemblée nationale

UNE OFFRANDE GENEVOISE A L'ASSEMBLÉE NATIONALE 19

lée de ces ordres) veulent-ils la liberté? S'élèvent-ils audessus des préjugés, des privilèges? Veulent-ils tous être vraiment des hommes libres? Ah! mes amis ! quelle constitution belle, simple, noble, inaltérable, adaptée même à nos formes principales, calculée pour les jouissances de chaque jour, pour celle du citoyen riche comme pour celle du pauvre, dirigée vers le but moral, quelle constitulion nous pourrions nous donner! Rousseau a-t-il raison dans celle Lriste maxime, on peut acquerir la liberté, muis une fois perdue on ne la recouvre Jamais? Celle maxime même peut-elle s'appliquer à nous; nous n'avions pas perdu la liberté, on nous l'avait violemment arrachée : si quelque chose à corrompu nos sentimens Républicains, ce sont les caresses insidieuses, les amorces tendues à la vanité, l'orgueil de dominer qui s'est caché sous le masque de la popularité pour tromper les bonnes gens, mais la masse doit être saine; nos concitoyens cidevant nommés natifs doivent désirer d’abaisser celte barrière qui fait de la liberté un monopole exclusif. — Je ne sais si vous avez eu communication de la lettre de nos amis de Constance, c'est un chef d'œuvre dans la simplicilé, elle. a été admirée de Volney et de Mirabeau et de tous ceux qui l'ont vue, Tous les Papiers publics sont unanimes en notre faveur, el il n'y à pas un homme, je veux dire un ami de la liberté qui ne pense qu'une révolution est mûre à Genève, mais que d’attentions il faut y apporter! que de ménagemens pour opérer, je ne dis pas seulement une réconciliation, mais une fusion, un tout homogène, un vrai Corps social qui se mainlienne par sa santé propre et non par l'artifice des médecins; un système solide, aimé de tout le monde et qui dès à présent produise l'unité polilique sans brusquer une opéralion qui pour être bien faite, doit être graduée; ce problème

térritoire. Ils ont les mêmes droits que les Bourgeois, et de plus qu'eux, celui de pouvoir seuls être élus pour les Magistratures. d

-On peut placer dans une classe séparée les Domiciliés, c'est-à-dire, les élrangers qui recoivent de trois en trois mois là permission de séjourner dans la ville etle territoire, qui peuvent en être chassés ad libilum, et dont les enfants, pelits-enfants et, en général, la postérilé — fussent-ils dans la ville ou le territoire depuis un siècle — demeurent toujours dans la même Situation que leurs pères. »

(Réclamalion des Genevois palrioles élablis à Londres contre la nouvelle Arislocralie de Genève. Paris, 1789, pp. xuI-xv).