Zenit
a řeka jsem a letím jako лгу a z hor. Říkej si že život černou ulicí vede a hvězdy že neplanou anebo říkej, že život je jedinou oslavou, vše blud a výmysl lichý. Život je více. Sestává z krve. Je zázrakem samým. Hlučný a tichý. Před všemi labyrinty bludiště prvé.
Georg Grosz - Berlin
POEME SANS NOM
Pierre Albert-Birot
Paris
Velours lourd et satin la table était heureuse avec ses chaises autour d'elle Mais les murs tombaient à la renverse et les tableaux qui ne comprenaient pas Faisaient des grimaces dans leur cadre et les doigts ces bons prêtres Récitaient des litanies sh sh lisses fleurs de lys et c’était une musique soyeuse Qui laissait des rondeurs sur les lèvres ces fruits juteux qui mettent l'été aux dents Et ce fut comme aux premiers temps la Terre qui s'offrit au ciel Femelle au mâle rivière à l'océan nous avons tué quelque chose en passant Mais on n’y pensait pas parce qu'il semblait qu'on était tout doré à l'intérieur Et le lustre était tout allumé dans le coeur ce Grand Opéra Quand on arrive on pose son chapeau on le reprend quand on s'en va Tournez à gauche puis à droite puis à gauche puis tout droit ce sera là C'est ouvert tout vert laissez votre tête au vestiaire et puis et puis L'amour est comme l'e dans l'o oeuvre chef d'oeuvre fermez les yeux Et puis voici que votre nom vient de se jeter par la fenêtre Et puis et puis voici que votre corps n’a plus la forme d’une bête Et puis о s'aperçoit que la Terre a disparu et que l'e s'est perdu dans l'o
BAROMETRE LIRIQUE DE 1921
Ivan Goll
Paris
Le mercure atteint des altitudes vertigineuses sans cependant effleurer nu aigle dans son vol. Les ailes de chaleur battent lentement. Parfois une étoile éclate comme un bouton de pivoine. Alors il pleut un peu de feu. Les hommes croient en l'amour des cometes. Mais au fond, Dieu est géométrique, et tout sentiment est une sentimentalité de plus, Einstein apparu, à quoi bon les poètes? Je leur préfère une limousine Pic-Pic ultramarine. C’est affaire de goût, direz-vous? Non, c’est affaire des affaires; et dans ce cas, vous n'êtes simplement pas commerçant. Moi nonplus, rassurez-vous; car alors je n'écrirais plus cet article. Les poètes qui n'obtiennent pas de prix nationaux, sont toujours les plus grande. Mais ceux qui n'atteignent pas les prix de libraires? Voici Pierre A1ber t-Bi rо t, qui depuis dix ans imprime tous ses volumes à ses frais. A 125 exemplaires seulement, et .1 en reste! Pauvre France. Les spéculateurs de Royal Dutch feraient mieux d’acheter »La Triloterie« ou les »31 poèmes de poche«: en 1950 ces livres seront au pair. Et Birot sera un grand lyrique français, comparable à aucun de ses compatriotes, mais assimilaible seulement à Ho-Kon-Saï, Il est le premier de sa nation, qui aura trouvé une simplicité sans recherches et fera enfin oublier les abracadabrances bugolâtres de certains vers-iibristes encore et je l'oppose en ceci à beaucoup de soi-disant vers-libristes qui ont cru devenir simples en se mettant en bras de chemise. Or lui reste sublime: et l'atmosphère autour de ses vers est captée à 20.000 km. d'altitude dans des flacons de radium. Un autre riche poète, qui est un poète pauvre: Pierre Reverdy, est obligé, pour voir ses vers imprimés noir sur blanc, de se faire saigner par les spéculateurs de papier. C'est l'épaisseur du papier, Lafuma la netteté du caractère 8 ou 12, le renom de Monsieur Galanis qui permettent au poète de publier un livre. »Etoiles peintes« et »Coeur de chêne« sont nés dans ces conditions commerciales. C’est une honte, Le poème de Reverdy est de 1’ eau, par opposition aux formes parnassiennes par exemple, qui étaient de bronze ou ceux des symbolistes en nickel. Reverdy fait faire à la matière de ses vers de détours chimiques pour revenir, à l’instar de dieu, à l’image primitive, qu'est la »chose en soi«. Son eau, devient tantôt glace, limpide et froide, tântô vapeur et nuage et pleine d'âme : en ferment le livre, ou a de l’eau dans la bouche, mais en effet, de la source la plus pure, Désaltéré, ou a un sentiment de bien-aise : c'est tuot, c’est beaucoup, c’est même un essentiel; et cepedant, il ne vous reste rien pour demain, rien à réciter en une berne plus triste et torride, rien pour la nuit, après les cauchemars qui sèchent le gosier. Voici Jean Cocteau, alias Cocktail, qui pendant les chaleurs cuanie le chalumeau. On va au bar »du Boeuf sur le toit« pour un ice-cream couleur citron. Ensuite un peut monter en dirigeable. On bien, l’or monte simplement sur la »Tour Eiffel«, pour le dessert d’un dîner de noce. La pièce montée en glace; acucias vert pistache, marguerites blanche pôle nord, et la rose de France, qu'il ceuillera à sa bautonnière. Les vers de Cocteau sont fins comme les colliers de perles de Pearl White, Son printemps ne vient pas d’Arcadie, mais d'une serre assez proche de Paris. Et pourtant, l'on dirait des étoiles véritables. Reverdy a trouvé le mot: étoiles peintes. L'âme en carafe sur les terrasses des cafés: ne va-t-elle pas s’évaporer à l’approche de l’automne? Tous ces trois poètes nous donnent du couleurs. Les parfums emplissent les métros, à s’en trouver mal qui donc, qui donc fabriquera le flacon pour les capter? On chuchote derrière moi: la fo-o-rme! On ne le chuchote pas, ça se claironne. Alors je m’en vais dans les usines à haute tension. Les dynamos, tourne-sols d'acier. Reliés au soleil par des courroies. Un ingénieur me salue; Nicolas Beauduin, Il a des journeux en main, des calculs, des bulletins de bourse, des indicateurs de chemins-de-fer, des cartes de navigation. Il me conduit dans son bureau qui est tout construit en verre. Les Grands Livres de la vie; en gros caractères. Et voici l'échelle: poésie sur trois plans'. C'est la systématisation de l'effort. Rubriques, Do-t, Avoir. Prismes. Dissection des valeurs de nature, de coerer, et de science dans les trois plans préétablis. C'est du travail féree et durable. C'est une charpente en beton armé. Industrie colosalle. Usine de sentiments. Seulement, nous sommes à une epoque de grève. Les bâtiseurs chôment. Les murs nus implorent le ciel. Les briques cuisent à petit feu, dans leur jus. Les machines se détériorent dan* le sang des peuples et rouillent. Il manque l'aménagement. Les fauteuils de cuir dans les bureaux. Les glaces dans l'asceuse. Les fenêtres ne protègent pas la faience du ciel des crachats impatients du directeur. Tout est en chantier, Gend chez concierge, il y a qelques fleurs écloses. Attendons, patience : devant touts nouvelle bâtisse, nous avous un geste d'espoir, mais nous douions de nous et regardons nos enfants, qui jouent à l'aéroplane. De cette grande usine sortiront les flacons de cristal, qu'un autre printemps replira de violettes.
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