Bitef

Otomaru Krejci? Vec mu dugujemo tri izuzetne predstave: »Hamleta«, koji je napravio senzaciju, i dva Cehovljeva koinada » Caleb « i »Tri sestre «. Krejca je Cehoslovak. Svoju umetnicku karijeru zapoceo je kao glumac, da hi docnije postao reziser i, копает, da bi osnovao sopstveno pozoriste и Praga. Svake nove sezone dozivljavao je veliki uspeh, a svaka nova njegova rezija znacila je dogadaj. Poslednjih godina ovaj covek, koga smatvaju jednim od najvecih rezisera evropske pozornice, radi и inostranstvu, vracajuci se povremeno и svoju zemlju. Krejca nije bio od onih rezisera koji tretiraju pozorisne komade po svorn nahodenju, kasape ih, prekrajaju, iskrivljuju njihov smisao, drobe ih, da bi ih posle panavo modelovali, tako da na kraju ove gimnastike ne ostaje nista od onoga sto je hteo da kaze sam autor. Naprotiv, prema njegovim recima ». . . klasicno deio treba citati sopstvenim ocima. A citati dobro, znaci ceniti i obozavati delo svim snagama svoje duse i duha«. Sto ne znaci, po njegovom misljenju, da od tog delà treba napraviti neki broj muzejskog kataloga, ukocemg и njegovoj vitrini. Za njega je » Romeo i Dulijeta« moderan komad: dovoljno je samo pogledati око sehe da bi se naislo na iste takve porodice obuzete mrznjom, i na mlade ljubavnike, koji zive iskljucivo za svoju ljubav. I zato и njegovoj predstavi, za razliku od Prima i njegove pratnje, kao i roditelja Kapuleti i Montegi koji su obuceni и renesansne kostime, mladi su и odelìma za koja bi se mogio reci da pripadaju svim vremenima. A, evo i jednog primera: pantalone mladica nisu farmerke, ali po mnogo сети podsecaju na njih, dok brutalni Tibalt, sav и сто obucen, maze da bade i piemie kvatrocenta, ali i mladi fasista naseg doba. Dekor je vrlo jednostavan ; balkon, zid i jedan obican paralelopiped. Tokom smenjivanja prizora, premestanjem ova tri elementa stvaraju se novi ambijenti. Vazm je da lienosti koje se krecu и tim okvirima budu übedljivo zivotne, za koje bi svaki posetilac mogao reci: »Gle, ovoga sam jos juce sreo !« Kao sto se i sam Krejca, sa prizvukom melanholije, pita: »Da li postoji zaista velika razlika izmedu onog kako se zivelo pre cetiri statine godina i ovog danas? Zar nije tragicno da ove klasicne komade mozemo da reziramo kao da su napisani prosle nedelje? Promenjeno je samo oruzje kojlm se übija, a osnovni motivi se nisu mnogo izmenili«. Ni snag a osecanja koja privlaci mlade ljubavnike tako de se nije mnogo izmenila. To srecom !

Qnand joua-t-on pour la première fois Roméo et Juliette? On se dispute là-dessus: les uns disent 1591, les autres 1594, et d’autres encore se placent entre ces deux dates. C’est en tout cas l’oeuvre d’un homme jeune : Shakespeare né, comme chacun sait à Stradford-surAvon, le 23 avril 1564 n’avait pas trente ans ou les avait tout juste. Son papa, John Shakespeare, homme important dans sa commune, s’était ruiné . Le jeune William avait dû quitter très tôt l’école pour travailler : commis de boutique ou garçon boucher, on ne sait trop. Puis, à dix-huit ans, vient le mariage obligé! avec Anne Hathaway, de huit ans plus âgée que son mari; et cinq mois et demi plus tard, la naissance d’une petite fille. Deux ans se passent encore marqués par la naissance de jumeaux et voilà notre William qui plante là sa petite tribu et file chercher fortune à Londres. A-t-il été forcé à ce départ par une gênante affaire de braconnage ? C’est possible. Pendant quelques années, il fait un peu tous les métiers et, paraît-il, garde même les chevaux à la porte des théâtres. Puis, M. Burbage, chef d’une troupe en renom, l’engage, comme figurant d’abord, puis comme acteur. Le jeune homme a heureusement une voix sonore et profonde : dans Hamlet, il sera le spectre, et son organe sépulcral fera trembler le public de terreur. Enfin, Burbage, en quête de bonnes pièces à jouer, demande à ce nouveau comédien, qu'il voit griffonner des vers entre deux répétitions, de s’essayer à en écrire une, de pièce. Shakespeare obéit et prouve a son patron qu’il a eu le nez fin: les oeuvres de l’auteur débutant font salles combles; son succès ne fait que grandir. Le voici choyé, reçu dans les plus flatteuses compagnies, bien payé, très estimé des dames. Heureux Shakespeare ! Il peut même envoyer de quoi entretenir largement sa petite famille, là-bas, à Stradford mais garde bien d’y remettre les pieds. Quelles furent ses amours, à cette époque? Qui lui a inspiré le délicieux personnage de Juliette? On ne sait, ce qui n’empêche pas les imaginations de marcher bon train. Peut-être simplement se promenait-il, un jour, par les rues de Londres. Une fillette est sortie d’une maison, moitié jeune fille, motié enfant; elle a fait quelques pas sautillants, faisant sauter sa jupe, ses longues nattes flottant au vent; puis s’est engouffrée dans une boutique. Et de cette apparition gracieuse est née la petite amoureuse de Vérone. . . Vers l’an 1530, sur les routes du Frioul en guerre, un vieux soldat raconta l’histoire de Juliette et de Roméo, à son compagnon Luigi de Porta, qui en fit un récit, l’lstoria novellamente ritrovate di due nobili Amanti (il n'est pas nécessaire de traduire). Le dominicain Matteo Bandella en tire une nouvelle très édifiante. Le français Pierre Boisteau orna le sujet, dans un conte qui eut un grand succès. Enfin, l’anglais Arthur Brooke y trouve l’inspiration d’un poème.

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