Bitef

l’intemporel: une impression d’irréalité contredite par la véracité des détails, La mise en scène de Pierre PRADINAS - comme la musique jouée alive d’Albert MARCOEUR - est de bout en bout brillante, intelligente, souvent sensible. Indéniablement, une partie du public - jeune surtout - a besoin de voir la représentation clarifiée de ses hontes, de ses révoltes confuses, et d’en rire. Indéniblement, la truope du Chapeau Rouge trouve la communication, atteint un niveau professionnel, prouve l’originalité de son talent collectif. □ Collette Godard, Le Monde

.. .Ils font vite et bien. Ils nous parlent de rapas de famille, de passé, d’avenir, de la mère, du père, des parents, de Gevrey Chambertin où ils naquirent, des durs pépins de la réalité, et des amours. Ils se montrent, ils se fignolent, ils inventent des tics, des traits. Ils se griment, allant où leur instinct les porte, ...On applaudira à tout rompre, et c’est justice... Travail irréprochable, bien réglé par Pierre PRADINAS, avec des acteurs

époustouflants de naturel, comme Catherine FROT, petite merveille de vérité, et tous les autres qui se composent, et puis s’effacent très habilement. Pourquoi le cacher? C’est d’une efficacité foudroyante, et ca plaira. Comme le Bal plait aussi. A peine théâtre. Au delà du théâtre... □ Pierre Marcabru, Le Figaro

Un bon cru L’ensemble fourmille de détails minuscules plus grossis soudain que des planètes observées avec un puissant téléscope. Le Georges Duhamel dont on fait des dictées est bousculé par une fièvre du samedi soir en culottes courtes, TATI joue à qui perd gagne avec Toto, tandis que la gaité et la mélancolie chantent d’une même voix la même chanson douce-a-mère. Cette mosaïque d’ombres et de lumières, de mouvements et de bruits est-elle l’avenir du théâtre? Il serait imprudent de le jurer, ce qui est certain en revanche c’est que le public fait une véritable ovation à Thierry Gimenez, Yann Collette, Anne Lé-

vy, Daniel Jégou, Albert Marcoeur, Alain Gaufré, Jean Pierre DARROUSSIN et Catherine Frot. Je suis comme le public; j’en redemande. □ François Chalais, France Soir

.., Dans la même ligne que Babylone ou Rude journée en perspective..., Pierre PRADINAS poursuit sa mise au point d’une théâtralité et d’un style de jeuoù les gestes sont découpés, isolés, arrêtés, répétés, recollés, montés dans un ordre nouveau. Un peu comme sur les planches de B. D., où l’on ne conserve que le geste essentiel pour suggérer le mouvement entier. D’où ce rythme, cette distance ironique, cette épure qui font le charme et l’originalité des spectacles du Théâtre du Chapeau Rouge... ... Gevrey-Chambertin est un des spectacles les plus novateurs qu’on ait pu voir depuis longtemps... C’est du nouveau théâtre comme il y a de la nouvelle cuisine. C’est surtout un langage et un ton authentiquement modernes... Alors, chapeau bas devant le TEP qui a ouvert ses portes au Chapeau Rouge, l’une des plus intéressantes jeunes compagnies qu’on ait décou-

vertes ces dix dernières années. □ Jacques Nerson, Le quotidien de Paris . -, Entre le public et le héros de Gevrey-Chambertin, le courant passe instantenément. Dés les premières séquences se devine une oeuvre rare sinon un chef d’oeuvre. Vincent MAROUBY, 28 ans, né à Levallois de parents originaires de Corrèze et de Bourgogne, va démontrer comment un simple boff... s’installe sournoisement dans la tête d’u gamin à la place du rire de la colère et de l’espoir. Sous sa tignasse courte et bouclée, Vincent MAROUBY n’a pas d'age sinon celui de tout gosse étonné, banal et déçu qui n’a compris ni son père, ni ses oncles (l’un commerçant, l’autre militant), m sa mère, ni sa soeur, ni les repas familiaux, ni les querelles, ni son échec au bac, ni son état de chômeur. Jusqu'au salut final des comédiens, la salle marque les coups de ses rires et de ses applaudissements. GevreyChambrtin, co-produit par le TEP et le Théâtre du Chapeau Rouge, secrète Vincent MAROUBY comme un reflet de la famille moyenne fran-