Bitef

poète et opiomane, compatriote versé dans des expériences limites (accessoirement, aussi, meurtrier de sa femme). Sans oublier la saga jubilatoire des pompiers bénévoles de Voïvodine, figures d'artistes authentiques sortis d'un kiosque de village, ressuscités dans Les échelles d'Orphée, sa précédente pièce et qui, de Sept peaux de rhinocéros (1 988) à Comedia fempio (1 990), en passant par la mort de l'empereur, forment un univers où se déploient toutes les ruses du fantastique et tous les stratagèmes du surnaturel: escamotages, truquages et autres métamorphoses d'un monde qu'on se prend, sous l'influence du choréographe, à souhaiter - tel qu'il est-voir disparaître. Pour la survie de son imaginaire? Et du nôtre avec Cartel qu'il est, le monde réel n'est-il pas celui où,

en manière de code de conduite, on peut trouver, par exemple, des ouvrages au titre singulier, tel ce Comment chasser les animaux sauvages, signé d'un certain Vojnich Oskar, natif comme Nadj de cette incertaine frontière entre Hongrie et Serbie et où, dans le désastre que l'on sait, le choréographe s'obstine à puiser, pour la survie de son imaginaire? Et du nôtre avec. ■

A PROPOS DE »L'AN ATOMIÉ DU FAUVE» Ce spectacle est un hommage à un écrivain-voyageur, Vojnich Oskar, né en 1 BÓ4 en Hongrie, mort en 1 914 en Egypte, à Port-Saïd et qui, poussé par son désir de voyage, passa les vingt dernières années