Bitef

d'avril). Nadj a surpris tout le monde avec ce spectacle qui se veut d'ailleurs et pourtant familier, traversé par une culture européene et par les souvenirs de son auteur. Avec lui, impossible de séparer l'homme du pays, l'œuvre de ses racines. Voila pourquoi aujourd'hui nous lui laissons la parole pour dérouler le récit de la mise en œuvre et de la fabrication de cette pièce. Je suis né au nord de la Yougoslavie, à 1 5 kilomètres de la frontière hongroise. La frontière entre ces deux pays s'est déplacée au gré des guerres, mes grands-parents ont connu les changements de drapeaux, Kanizsa mon village natal, comprend 90% de population hongroise. La moitié de ma famille habite en Hongrie. Par exemple, après la guerre, mon oncle est rentré de Russie à pied et il s'est arrêté en Hongrie où il a rencontré une femme et fondé une famille.

Enfance Quand j'étais enfant, j'ai toujours pensé que je ferai les Beaux Arts. All ans, j'avais déjà exposé, j'ai enchaîne l'école par le lycée des Beaux Arts jusqu'à 1 8 ans. Puis, j'ai choisi de faire mon service militaire avant d'entrer à l'université. En Yougoslavie, le service militaire dure 1 5 mois et je suis parti à Bosna, à Sarajevo et dans les montagnes de Bosnie Herzégovine. Je me suis trouvé pour la première fois confronté à des contraintes physiques dures, des manoeuvres, des longues marches et surtout l'impossibilité de pouvoir dessiner ou lire. J'ai réalisé durant ces 1 5 mois que j'avais besoin d'autres moyens d'expression que la plume ou la peinture. J'avais seulement l'autorisafion d'avoir un petit cahier dans ma poche sur lequel je notais mes impressions et