Bitef

autora. Ako je glumac i skulptura, i dleto i čekić (ludost je prihvatiti te uloge, ali ih treba ostvariti), taj rad ce nam dozvoliti da razumemo koliko nam je pozorište potrebno, i nama i drugima, kako čovek misli i kako naš zanat funkcioniše. Pozorište je oruđe saznanja i inetresuje me samo ako vodi razumevanju ijudskog mehanizma. Cehov je u tom pogledu dobar generator. To je plamen koji gori i greje. Strast koja nas izgara i upućuje u sopstvenu duboku intimu. Kao da postajemo provodnik koji prima impulse, treperi i prenosi ih publiai, .leste li osetljivi па likove, na atmosferu, na ono što se kaže? Čehovljevi likovi su ironija, crnilo, nihilizam, porazi ili uspesi koji se preobražavaju u poraze i odjekuju u nama. Ti likovi traže način na koji će da žive, pokuäavaju da nađu пеки, nadu, da postanu ono što treba da budu. Njihova borba je sav naš život. Izgubljeni, upola promašeni, uobraženi, nesnosni, tako da čovek poželi da im udari dva samara, ali ipak da ostane s njima još koji tren i da popije piće za šankom, kao s likovima Brela... Ja ne govorim о tihoj muzici otkako sam и pismu koje sam pisao svom bratu pročitao: "Započinjem sasvim blago, а na kraju šina, tras и njuškul". Ova rečenica i ona gde kaže: "Pre svega, prijatelji moji, ničeg teatralnog", oslobodile su me. То je suprotno onome što se govori o sporosti. Mislim - и smislu fizičkog delovanja na gledaoca, Osećam se kao nastavljač ogleda koji su činjeni od Aristotela i Blanšoa i Grotovskog: postoji пека atmosfera hitnosti i žestine и toj materiji. Ne pokušavam da zaoblim uglove. Tela glumaca nameću prizor, ali rad nije koreografski. Cisto pozorišni; postoje reakcije tela jednih na druga- zadrški, užurbanosti, eksplozije. Da uzmerno komade jedan po jedan, kao prvo Ivanov. Ivanov je već prikazan и Kolibi Odeona. U Avinjonu ćemo, dakle, prikazati već savladanu, proverenu predstavu. Znači, to je sad čisto zadovoljstvo. Pre svega je ostvareno u grupi. Ono što mene zanima jeste grupa na radu. Volim one tri Sekunde kada se glumac izdvaja iz grupe i postaje lik. Razvlačim ulaske, koristim hör, pribegavam - pojmu glumacindividua da bi tumači stupili u vezu sa senkama s kojima se samo na trenutak poistovećuju. Identifikacije ima и filmu. U pozorištu smo izmedu, izmedu lika i sebe, glumac i gledalac i "ono izmedu", kao što je govorio Vitez, a to je jedna od osa pozorišta. Pozorište nije ni koncert Madone, ni popodnevne vesti, Oni vam kažu: verujte. Pozoriste vas poziva da mislite, kao kad čitate časopis. Ono je medij koji računa i na identifikaciju i na rastojanje, a izmedu te dve krajnosti nešto se dešava, Volim to izmedu, tu neuravnoteženost. ENTRETIEN AVEC GILLES COSTAZ Passons à La Mouette. C'est une žuvre plus difficile, plus mystérieuse, plus forte. Ivanov est une oeuvre de jeunesse. Je mets en scène La Mouette là d'où je me pose des questions sur l'art et la vie. Sur le plateau, ma vie, mon travail avancent en même temps. Le Mouette ne parle que de ça. Les personnages sont les petits-fils et les petits-cousing d' lvanov. Je ne quitte pas la famille, mais je l'agrandis. L'oeuvre commence avec l'échec, de la pièce du jeune Tréplev devant son amour et sa famille. On est là pour

assister à l'échec, au fracas, au trou, au vide. Après cela, comment continuer? Comment v-t-il vivre? Comment les autres vont vivre avec ça? C'est d'abord pour montrer cela que j'ai choisi catte pièce? Quand je l'ai lue, j'ai été effrayé. Et cette jeune Nina, jeune actrice, qui va se nourrir de tout cela? Il n'y pas de jugement chez Tchékhov. Il met le cçur sur la table et il dit: regardez! Ça palpite. J'aime tous les personnages. Enfin Le Cercle de famille. Qu'appelez-vous ainsi? Ce sera fait de fragments des Trois soeurs, l'idée de proposer, parallèlement aux deux pièces, un état proche de l'état des répétitions, ou plutôt quelque chose entre les répétitions et le spectacle abouti, entre le moment de la découverte et le moment de la représentation. Toutes ces choses merveilleuses qui se passent quand on répète et qui disparaissent à jamais quand on “finalise” un travail. Je veux tenter de les donner au public, D'est-à-dire une espèce de training où l'on s'échange les rôles, où l'on prend une seule scène pour la travailler indéfiniment, où l'on en prend cinq en éliminant les personnages masculins, etd. C'est un moment de déstructuration et de partage avec le public, l'accompagnement d'une naissance qui veut rester une naissance, un processus pour restar en éveil qui concerne l'acteur, le metteur en scène et le public. Les textes que vous utilisez sont des adaptations ou du moins des versions assez libres par rapport à l'original. Je change toujours plein de choses. Pour Ivanov, j'ai établi une première mouture à partir des traductions existantes. Et mon dramaturge, Vladimir Petkov, vérifie, compare au texte original, et nous discutons. Je coupe oui, mais je ne rajoute pas. Si l'on veut être respectueux, il faut tout savoir de ce qui a disparu (les pauses de respirations, les costumes, la matière même du décor...). Je me sers du texte mais je ne suis pas asservi au texte. J'imprime à l'oeuvre des traces du quotidien, de la vie. Ce qui est à la surface est parfois plus précieux que ce qui existe dans les profondeurs. Vous tenez un rôle dans Ivanov. Vous jeuez dans les deux autres spectacles? Je jouerai dans La Mouette. J'aime prendre ce risque avec les acteurs. Cela permet des expériences qui vous font découvrir de nouveaux éléments sur les rôles. Cela crée un climat particulier dans l'équipe. Mais je fais attention au choix du rôle; je veille à servir la structure d'abord, à être un bon goal,.un bon arrière. Avec le soutien de TAFAA, Association Française d'Action Artistique - Ministère des Affaires Etrangères