Bitef

grozničavosd. Intenzivan je u mestai gde se spušta, širokog zamaha, ostavljajua mesta telu onogakoji igra, sposobnom danapusti masu, onome koji ima snage da pokretu da nekakvu ženstvenost. Na trenutke, rukopis je iznenađujući, skoro prisan, sličan „savremenom plesu“. Ali Douar se i zabavlja i upućuje nam šablone između mačizma i krhkosti. Igraä bacaju na scenu velike kockaste korpe, slažu ih na gomilu da bi obrazovali klupu nade, na pristaništu, tu gde je izazov... Grupa, usamljenost, očajanje i radost praćeni su udaraljkama, opsesivnom muzikom sa arapsko-andaluskim naglascima, promuklim glasom koji pri kraju izgovara imena na arapskom. Imena samih igrača, ili onih koji odlaze i ostaju. Onih koji su pomrli u želji da pređu... Onda nam, između igre i mraka, ostaju te sinke, pottreti mladih. Pozadina je mediteranski piava Ti pokretni portreti na sceni se okamenjuju pred nama Ko bi oni mogli bid? (Martine Pullara, „491“) DOUAR De part et d’autre de la Méditerranée, une partie de la jeunesse se projette „de l’autre côté de la mer“. En France, pour certains il est question de la terre des origines, de la douleur et de la difficulté à assumer une double culture. En Algérie on reve de liberté, d’ascension sociale... en regardant la télévision... on rêve, tout simplement pour oublier les difficultés de la vie. La rencontre entre de jeunes danseurs hip-hop algériens et de jeunes français dans le cadre de l’année de l’Algérie en France a permis de confronter les rêves, de mélanger les imaginaires. Audelà de l’histoire de cette rencontre entre les deux rives de la Méditerranée, il s’agit de la restitution vers la „terre des origines“ de cet apport méditerranéen qui a rendu le hip-hop français si original mais aussi de l’introduction d’une certaine douceur, d’une part de féminité dans un monde qui en est dépourvu. Pour l’instant, en Algérie, il n’y a plus d’imaginaire, il est question d’ennui. Pour les jeunes danseurs algériens, il est question de survie. Pour Kader Attou, il s’agissait de mettre en espace la notion d’ennui, d’enfermement et le rêve de liberté. Pour Kader, le hip hop est un outil au service d’un message. De la revendication sociale des origines du hip hop à la question de l’exil que posent les jeunes algériens, comment réfléchir au rôle de la culture, au rôle de la mémoire, au rôle de la danse dans le contexte particulier des relations entre la France et l’Algérie?

LA PRESSE Douar de Kader Attou, parait plus sombre, plus poétique et plus construit. Les danseurs se font immigrés perdus dans une zone de transit, ou paumés restés au bled. Ici, le meneur d’Accrorap a travaillé sur les sentiments de la troupe: l’ennui de rester et la peur de partir, l’impuissance et le désir d’exister... Ces jeunes algériens y parviennent, et mieux que cela, grâce à leur énergie mise au service d’une danse inclassable qui mêle le hip hop aux accents arabo-andalou, inventent un pont encre ici et làbas, hier et aujourd’hui... (Sud-Ouest) * Mentir, s’évader, danser : la lutte pour la survie est au coeur du propos de Kader Attou. Le chorégraphe travaille, avec Douar sur l’ennui, l’enfermement, les rêves d’exil. L’absurde avec ses silhouettes tendres a la Buster Keaton n’est jamais loin. Les mains calées au fond des poches de leur imperméable, les danseurs marchent, tête baissée. Puis les jambes s’échappent de ces profils tristes, les pas de danse vont entraîner peu a peu tout le corps. Foule et solitude. Le groupe déambule avec ces grands sacs a carreaux, bagages de pauvres, emblème des réfugiés. Je ne suis rien“ lâche une voix. Je n’ai pas envie de cette vie“. Dans la danse, surgit parfois une féminité inattendue chez ces interprètes masculins plutôt athlétiques. Sons de la rue, bruits de radio, violon et oud arabo-andalou soutiennent leurs errances, peu a peu, ces parcours de paumés gagnent en consistance, jusqu’a ce que, a la fin, chacun entre en scène portant une grande photo de lui-mçme, portrait hurlant le désir d’exister; Mais ces images évoquent aussi les milliers de disparus algériens, auxquels Kader Attou dédie Douar... (Catherine Bedarida - Le Monde) TVS europe Photos: Gilles Rondot & Yves Petit