Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE » EN FRANCE 75

France : » quand elle parle du comte d'Artois c'est à Henri IV qu’elle le compare ; et quand des émigrés lui tombent sous la main, elle leur prèche « de chercher leurs plans et leurs moyens dans la conduite de Henri LV, qui avait contre lui bien plus de choses qu'eux tous, et qui n'avait entre autre pas toute l'Europe pour soi. » Henri IV est pour elle «le type du monarque idéal. » (4)

Aussi quand les Émigrés auront donné le spectacle de leurs désordres, de leurs jalousies, de leurs divisions, et auront compromis la cause du trône de France,sa colère et son dépit contre cette noblesse française incapable de vaincre ou de se faire tuer n'auront plus de bornes. « Si j'étais, moi, M. d'Artois, M. de Condé, s’est-elle déjà écriée le 43 janvier 1794, je saurais faire usage de ces 300,000 chevaliers français ; morgué, ils sauveraient la patrie ou je mourrais en dépit de tous vos comités de recherches. » Ce sera bien autre chose quand ces chevaliers français, (300.000 ! Pouvait-elle être plus mal renseignée ?) se seront fait battre par les soldats de la République ! « Régner ou mourir » est sa devise. et elle n'admet pas d’autre alternative.

Langeron s'était entretenu aussi avec le grand-duc Paul, Il nous dit dans son journal que le prince héritier lui fit également l'effet d’être instruit de tous les détails de la Révolution. « Lorsque je lui peignis les malheurs de la famille royale, des larmes coulèrent en abondance de ses yeux, et de ceux de la grande-du-

(1) M. Léonce Pingaud.