Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE » EN FRANCE 11

ser ce cri : « Quels que puissent ètre les désavantages de la démocratie, elle pourrait alors paraitre attrayante quandonsortait de chez Zoubof. » Pourque Langeror en arrive, en 1796, à parler ainsi, ne faut-il pas qu'il ait éprouvé un bien vif dégoût des choses vues en Russie ?

En résumé, Catherine porta ses espérences monarchiques sur la noblesse française, et ne lui pardonna jamais des’être montrée si peu digne d'Henri IV.

Mais devant la scission de la noblesse française, un choix s'imposait, Catherine fit ce choix sans hésiter.

Elle n’eut pas de mots assez durs pour les nobles qui restant en France et prêtant la main au régime constitutionnel, les « monarchiens, » cherchèrent à envelopper, à guider Louis XVI, et en voulant le sauver ne réussirent qu'à se perdre.

Elle alla, au contraire, à la partie de la noblesse, qui, le cœur léger, ne craignit pas de s’expatrier ct de porter les armes contre la France.

Cest à Coblentz que Catherine voulut voir les représentants légitimes de la royauté bourbonnienne ; C’est dans les Émigrés qu'elle voulut voir les amis du roi de France. Informée, dès le début, dela conduite des Émigrés et de leurs intrigues, elle ne s’en inquiéta pas, ni de leur impopularité ; elle leur maintint sa confiance le plus longtemps possible, parce que l’action parallèle qu'ils projetaient avec la coalition était faite pour servir les intérèts russes en Pologne.

Nous verrons plus loin qu'après avoir caressé et excité les Émigrés, — elle fut flattée, il est vrai, de s'improviser la protectrice des Bourbons, — elle les aban-

Le. -