Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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donna quand ils eurent donné la mesure de leur ineurie et de leur impuissance,

Voyons maintenant comment l’Impératrice traite « l'hydre aux 1200 têtes. »

Avec elle Catherine ne garde aucun ménagement. Les mots les plus violents sont ceux qu’elle préfère. Ge n’est pas quand les exeès de la Terreur donnent à la France un aspect sinistre que sa colère éclate le plus fort, c'est quand les Princes se dérobent à ses conseils, quand la coalition n’obéit pas à sa voix, en un mot quand sont en jeu lesintérèêts de sa politique.

Telles de ses invectives sont trop excessives et trop pittoresques pour qu'il ne soit pas précieux de les recueillir. Le 25 juin 1790 elle écrit à Grimm : « Jusqu'ici on regardait comme méritant la potence quiconques’avisait de méditer la ruine d’un pays, et voilà toute une nation ou plutôt mille 200 députés de cette nation qui s’en occupent. Si on en pendait quelques-uns, je pense que le reste se raviserait ; il faudrait commencer par leur ôter les dix-huit livres qu’on donne à chaque député, et alors ces pauvres diables iraient regagner leur pain à leurs métiers, et faire une loi qu'aucun avocat n’y fut admis, car cela fait un tas de chicaneurs, contre lesquels dans tout pays l’on fait des lois, même très sévères, et er France de ces roquets-là on fait des législateurs. Ces canailles-là sont comme le marquis Pou= gatchef, dont je disais toujours que personne plus que lui n’est persuadé comme quoi il est un scélérat. »

Nous ne sommes qu’en 1790. En 1789 la Tsarine a dit