Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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deux et deux font quatre que deux bicoques emportées par la force ouverte de qui il vous plaira feront sauter tous ces moutons par dessus le bâton qu'on leur présentera de quel côté qu’on le voudra, et que les plus fous et les plus enragés seront les premiers à s’y soumettre, et à dire le contre, tout comme ils ont dit le pou?. Je crois que la plus grande difficulté pour le roi de s'enfuir était en lui-même, et c’est dont je suis très fâchée ; la reine connaissant son mari ne le quitte pas, et elle a raison, mais c'est encore une raison qui rendait sa fuite plus diflicile. Pour moi, je n'ai jamais regardé la cause du roi comme étrangère aux têtes couronnées ; je la regarde comme la cause des rois... Pour moi, tous les Français que j'attrape, je leur prêche la réunion sur un seul point : fidélité parfaite au roi et à la monarchie, vivre et mourir sur ce point, et puis je les renvoie en leur disant: « Je serai l'amie et l'appui de tous ceux qui penseront ainsi. » Un mois après, le 23 septembre, elle éerira ; « Un roi prisonnier ne peut que mal faire, parce que par là même qu'il est prisonnier, il est un malfaiteur ; ce n’est pas la place des rois que la prison : ils y font maigre figure. Mais écoutez done, ce roi très chrétien signera-t-il une constitution anti-chrétienne ? Ipso facto, après signature il se trouvera excommunié. » A la nouvelle que Louis XVI a fait le serment de fidélité à la Constitution, le courroux de Catherineredouble, et il est comique de voir de quelle virulente façon elle. l’excommunie : « Eh bien, ne voilà-t-il pas que sire Louis XVI vous flanque sa signature à cette extravagante constitution et qu’il s’empresse de faire des sermenis