Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE » EN FRANCE 89

également en 4791 à Zimmermann : « Détruire l’anarchie française, c'est se préparer une gloire immortelle. » Mais au lieu de conquérir elle-mème cette «gloire immortelle, » elle préfère la laisser aux Emigrés, se contentant de recommander au comte d'Artois d’avoir de l’héroïsme comme Henri IV, qui « parvint à dompter la France par droit de conquête et par droit de naissance. »

On sait que Catherine considéra la cour des frères de Louis XVI comme une cour souveraine. Le comte d'Artois lui avait.envoyé pour représenter ses intérêts à Pétershourg, le comte d’Esterhazy; chargé de faire valoir qu’elle était la ressource dernière de la maison de Bourbon ; et Catherine avait délégué à Coblentz un des plus dignes de ses hommes de confiance, le comte Roumiantsof. M. d'Esterhazy arriva à Pétersbourgen persona grala, à un moment où M. Genet y représentait officiellement le gouvernement français. Mais M. Genet, frère de Mme Campan, était, au dire de M. de Saint-Priest qui avait toute la confiance de l'Impéralrice, « un petit sot enragé, » et au dire de Catherine cun démagogue enragé; » (4) le comte Ostermann lui signifiait, le 31 août 1791, de ne plus paraitre à la cour, et le comte Bezborodko le traitait de « polisson » dans une note qu’il remettait à l'Impératrice. Sa mission pouvait donc être considérée comme terminée. Sa position, du reste, devint intolérable, et après les événements de juin 1792, il dut quitter la Russie. (2)

(1) Lettre à Grimm du 4erseptembre 1791. (2) 11 quitta Pétershourg le 47 juillet 1792.