Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L/« ÉGRILLARDE » EN FRANCE 05

cette politique ; mais Catherine n’était pas seule à se rendre compte à quel point Louis XVI se perdait par ses contradictions, par sa faiblesse, et combien la cause monarchique se perdait aussi par les rivalités et les jalousies des uns et des autres. Il n'y avait qu'une voix pour tous ceux qui étaient perspicaces, et Langeron, dans ses Mémoires inédits déplore un tel état de choses : « Le parti royaliste français offrait alors dans les cours étrangères un scandale, disons même un ridicule (souvent pis qu'un scandale), qui nuisit beaucoup à sa cause et à ses ressourees. Il y-avait près de chaque souverain deux agents, un des Princes, frères du, roi, et un du roi et de la reine. Ces agents dépendaient de deux diplomaties : À la tête de celle du roi était le baron de Breteuil. ancien ambassadeur à Vienne ef à Naples, ancien ministre de la maison du roi ; l'autre obéissait aux ordres de M. de Calonne. Ces deux cabinets étaient aussi ennemis entre eux qu'ils l'étaient des républicains. » Catherine est donc assez exeusable d'avoir fait des accueils différents à ces divers ambassadeurs, et d'avoir été à celui, == M. d'Esterhazy, — qui outre qu'il lui avait convenu, représentait le plus ses préférences et ses intérêts.

Car, il faut bien le dire. si Catherine se met du côté des Princes, c’est surtout parce qu'elle juge cette tactique conforme à sesintérèts. Elle se rend parfaitement compte du peu d'empressement que l'Autriche et la Prusse apportent dans la défense dela cause monarchique. Pour stimuler leur zèle ne devra-t-elle pas payer d'exemple ? Ne sera-t-elle pas obligée de se joindre à