Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE » EN FRANCE 104

quelle attention elle suivait les évènements de France, — ceux surtout qui se passaient à nos frontières, — et quelle gravité elle y attachait, mais qui ne montre guère son désir departiciper à l’action commune. « L'affaire du roi de France est l'affaire de tous les souverains, écrit-elle encore une fois. Il est important pour l'Europe que la France occupe de nouveau dans le monde la position convenant à un grand pays. » Et voici comment elle s'exprime quand elle parle de l’armée qui doit rétablir l’ordre et la tranquillité en France: « Avec cette armée on peut délivrer la France des bandits, rétablir la monarchie et le monarque, chasser les faux prétendants, punir les scélérats, délivrer le pays du joug, proclamer immédiatement l’oubli et le pardon pour tous ceux qui feront acte de soumission etreconnaitront le souverain légal. » Voilà, au dire de Catherine, le rôle qui incombe à l’armée victorieuse. On conviendra que Valmy dut lui causer une terrible surprise.

Dans sa note Catherine avait dit : « Le roi et le pays sont asservis et ruinés et pillés par les tyranset les bandits. » En conséquence elle s'était rangée à l'avis de la publication d’un manifeste pour y dire que les révolutionnaires agissaient par la terreur et songeaient au renversement de la religion chrétienne comme à celui de la royauté.

Ce Mémoire était écrit de la main même de l’Impératrice.(1) Il ne faisait, d’ailleurs, que reproduire les appréciations de la Gazelte de St-Pélershourg. Mais, plus Cathe-