Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE » EN FRANCE it

tètes couronnées que la Kévolution française menace,. »

On comprend dès lors que Gustave III pressât Catherine de se mettre à la tête de la coalition, et d'étouffer cette « épidémie d’effervescences populaires qui venait de s'étendre de l'Amérique sur la France. » Cest le ministre de Suède à Pétersbourg, Stedingk, qui s’exprimait ainsi. Mais Gustave ne réussissait pas plus que les Princes ; Catherine promettait et différait. Cependant, pour ne pas le décourager, elle lui avait envoyé au printemps de 1791, le comte Stakelberg, « avec un plan d'action contre la France ». « L’ardeur de Gustave, dit M. Albert Sorel, n'avait pas besoin de cet aliment. Il ne tient encore rien de la Russie, et déjà il se porte garant des résolutions de Catherine. Il offre à Breteuil 16,000 Suédois, il lui annonce 8,000 Russes.» Dissoudre l'assemblée, anéantir Paris, «ce repaire d'assassins, » tel est le projet de Gustave IIT, « qui mêlait toujours un peu de ridicule à toutes les actions importantes de sa vie. » (1). Son élan est tel que Breteuil, par ordre de Louis XVI, dut modérer son zèle, et l’engager à apporter plus de mesure dans ses desseins.

Catherine n'eut pas besoin d’être modérée par Breteuil ! Ellé n’entendait pas aller si vite. On le vit bien quand, dans les derniers jours de septembre. un envoyé des Princes, M. d’Esears, arriva à Stockholm. Il avait été décidé, en principe, queles deux alliés tenteraient une descente en Normandie, et que le roi de Suède au-

(1) Mémoires de Langeron.Mémoires et documents, Tome XXL: