Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'& ÉGRILLARDE » EN FRANCE 113

Elle avait fait le meilleur accueil à M. d’Esterhazy ; elle avait reconnu la régence du comte de Provence et lui avait envoyé le comte Roumiantsof, ainsi qu'un présent de deux millions de franes. Elle fit plus ; elle dora son refus en promettant de songer vers le printemps prochain «aux moyens d'être de la partie, si les circonstances le lui permettent. » Elle s’en tint là.

Malgré ce refus, les Princes et le roi de Suède ne se laissèrent pas abattre. Ils avaient une confiance solide. Feignirent-ils cette confiance afin de ne pas davantage compromettre leur cause déjà perdue ? Il est plutôt permis de eroire que leur sincérité était à la hauteur de leur naïveté. Leurs illusionsn’avaient pasde limites.Ils persistèrent à compter sur le concours de la Tsarine. Les Princes, soit calcul. soit naïveté, ne voulaient voir en elle qu’une amie dévouée et désintéressée ; ils cherchaient le plus possible à se mettre sous sa protection ; Catherine avait grandsoin d’entretenir leurs illusions, à Stockholm comme à Coblentz.

Le Princes crurent toucher au but le jour où Catherine fit avancer ses troupes. Mais les troupes russes prirent le chemin de la Pologne, ainsi que l’Impératrice l'avait écrit à Grimm, La paix de Jassy venait d'être conclue le9 janvier 17992, et les généraux russes avaient reçu l’ordre de pénétrer en Pologne. Ainsi allait ètre réalisé ce mot de Kaunitz : « L’Impératrice n’attend que de voir l’Autriche et la Prusse engagées en France pour tout culbuter en Pologne. »

Comme on pense, l'Autriche n’était pas désireuse de prèter le flanc à ces combinaisons. Kaunitz le DerATss