Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE » EN FRANCE 115

hésiter les propositions qui lui venaient de Pétersbourg. Ces diverses menées diplomatiques en étaient là quand on appritque le 16 mars 1792 Gustave II avait été assassiné au milieu d’un bal masqué. IL suecombait à une conspiration de nobles fanatiques. Avec Gustave JIX disparaissait le plus ferme soutien de l'Émigrationet de la cause de la royauté. Mais cette mort mettait Catherine fort à l'aise : elle la déliait de ses engagements plus ou moins formels de fournir à l'Émigration un concours effectif, L’Impératrice ne manqua pas de se dégager . Ses troupes entrèrent en Pologne, et il ne fut plus question d’une expédition en Normandie. Elle fournit quelques nouveaux subsides aux Prinees ; elle leur fit denouvelles promesses : « Aureste, je n'abandonnerai pasassurément les petits-fils d'Henri IV. » Mais elle refusa de leur envoyer des troupes, prétextant que le concert des puissances avait changé de face depuis la mort de Gustave III et depuis la déclaration de guerre de la France à l'Autriche. (1)

Voilà qui explique comment l'Impératrice mit « fant d’ardeur à prêcher la croisade des rois et si peu d’empressement à l'entreprendre. »

Catherine s’en tint donc à combattre la Révolution française en s’attaquant à la Jacobinière de Varsovie. Et commentant les évènements, elle pouvait écrire le 13 août 1799 à Grimm : « Le feu roi de Suède et moi nous

(4) La déclaration de guerre de la France à l'Autriche est du 20 avril 1792.