Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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ses Mémoires ; elles sont assez caractéristiques pour donner une idée de l'intelligence de ce grand maitre de la police et de ce que devait être la police impériale dans des mains aussi habiles !

Un jour Catherine ayant fait appeler Ryléef, lui dit qu'il y avait en France un parti de Jacobins portant des bonnets rouges, et lui recommanda de s'assurer s’il n’y en avait pas à Pétersbourg. A quelques jours de distance, Ryléef traversant la place de l'Amirauté aperçut à la fenêtre d'une maison un individu d’un âge avancé vètu d’une robe de chambre et coiffé d’un bonnetrouge. Ryléef alla immédiatement à ce vieillard et lui donna l'ordre de s'habiller et de le suivre. Celui-ci, effrayé, obéit. Ryléef se fit annoncer aussitôt chez l'Impératrice ; il lui dit que, conformément à ses ordres, il avait arrêté un individu coiffé d’un bonnet rouge. et il le lui présenta. Mais grande fut la confusion de Ryléef quand lImpératriee reconnut dans celui qu’il avait arrôté un général français en retraite auquel elle accordait une pension. La Tsarine fit des excuses au général, doubla sa pension, et Ryléef en fut quitte pour une sévère réprimande.

L’anecdote que nous rapporte Langeron a une telle couleur d'inoui que si nous n'avions pas confiance en sa véracité nous pourrions croiré les bords de la Néva peu éloignés de ceux de la Garonne. Laïissons parler Langeron : « L'Impératrice avait un chien anglais qu'elle appelait Tom, et qu’elle aimait beaucoup. Il mourut. Elle voulut le faire empailler et placer sous un verre.