Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

CHAPITRE XI

L'Hnpérutrice renie l'Emigration réduite aux abois., — Elle reconnait Louis XVII et Louis XVIII. — De l'attitude de Catherine vis-à-vis de la Prusse et de l'Autriche en 4794, 1795 et 1796. — Le Prince Henri de Prusse et Thugut,

On conçoit le désir de Catherine de voir écraser la France issue des idées révolutionnaires. On conçoit la colère qu’elle éprouva quand elle se rendit compte des fautes accumulées par tout le monde. La coalition etles Émigrés n'arrivèrent qu’à se faire battre. Elle en voulut aux uns et aux autres de ne pas avoir suivi les avis qu'elle leur avait prodigués.

Veut-6n voir d'abord comment elle traile les Émigrés auxquels étaient allées toutes ses sympathies. Dès 1794 elle leur a conseillé d’entrer en France et d'y prendre une ou deux bicoques, au lieu de s’entêter à Strasbourg : « Pour moi, a-t-elle écrit le 49° septembre 1791 à Grinnn, je soutiens qu'il ne faut s'emparer que de deux ou trois bicoques en France et que tout le reste tombera desoi-même. » Les Émigrés n’ont pas suivi ce conseil ; aussien 1794, à un moment où leur rôle est fini, s'en plaint-elle de nouveau. « Ces émigrés dont vous