Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

170 CATHERINE II ET LA RÉVOLUTION

On ne saurait direque Catherine n’ait pas vu juste. Le jugement qu’en 1795 elle porte sur les fautes de l'Émigration et sur l'attitude de la coalition, c’est le jugement que l’histoire a prononcé, L'insuffisance, les jalousies, les rivalités, la rapacité ne pouvaient que déterminer l'échec d’une eause détestable et immorale par elle-même : des Français combattant des Français, et les pays voisins poursuivant une guerre de conquêtes sous le masque d’une restauration monarchique. Il nous suffit de constaterque le bon sens de Catherine ne se méprit pas sur ces fautes, etque les conseils qu'elle prodigua avec une énergie qui n'eut d'égale que son refus répété de participer aux opérations militaires, n’étaient dictés que par l'intérêt de son Empire.Si c’est là prendre en défaut le caractère de la femme, on ne saurait nier que ce soit du moins faire l’éloge du coup d'œil de la souveraine.

Autant, en effot, Catherine, avant la mort du roi, a poussé l'Autriche et la Prusse à intervenir en France, autant, après 1793, elle s’ingéniera à ce que ceite ligue à deux se maintienne, et s’étende si possible aux autres puissances. C’est que sés intérêtssont toujoursles mêmes. Tant qu’il reste un morceau de la Pologne, ses convoitises ne sont pas apaisées. Ils'agit de préparer un troisième partage du royaume de Sfanislas-Auguste. La colère qiwelleressentitcontre la Prusse traitant avec la Franceré” publicaine, indique nettement cette arrière-pensée. Le prince Kotchoubey aurait pu écrire à Voronzof en 179% ou en 1793 ce qu’il lui écrivait en 1792: « Nous avons réveillé tous les cabinets de l'Europe, nous avons fait