Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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toujours et que Thugut, en grand politique qu'il est, voit toujours noir et par conséquent midi à quatorze heures, on le soupçonne en ce moment de fraitailler avec les régicides ; raison de plus done de grogner. S'il traitaille et fait la paix, ce qui est très douteux, car les scélérats pour leur intérêt, ne peuvent ni la faire ni la tenir, ce citoyen Thugut ne pourra pas dire, comme François EL": « Tout est perdu excepté l’honneur ; » la moitié de la phrase leur restera pour récompense.» Et l'avocat Thugut « entiché ou entaché d'une grosse tous che de jacobinisme,» elle le met « au ban de l'Empire.»

Ce qui l’indigne aussi, c’est que Thugut empêche Louis XVIII, — elle l’appelle ainsi désormais, — de se rendre à l’armée de Condé pour se mettr2 sous sa protection. « Pour moi, a-t-elle dit dès le 31 août 4795, je regarde comme honteux de ne pas reconnaître Louis XVIII en la personne du Régent, dès que Louis XVII est mort. C'est sur ce pied là que j'en ai parlé à mes alliés. » Et le 19 septembre 1795 elle dira à Grimm, qui à tout propos rompt des lances contre le régime révolutionnaire et contre les ennemis de sa souveraine : « Pai reconnu Louis XVIIL. J'aimerais beaucoup qu’on le fit passer en France avec le corps du prince de Condé, et que la descente de Monsieur réussisse en Bretagne, Mais le Jacobin Thugut voudrait que la République continuât à dévaster la France, son système düt-il gagner les pays de son maitre, c’est un avocat; cela veut morigéner le monde, et c’est contre les avocats et les procureurs que jusqu'ici toutes les lois étaient faites. » Et Grimm, qui suivant son habitude renchrit sur le lan-

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