Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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moment d'une grande influence, faisait aussi partie de l'association, et en était un ardent propagateur ; quand on saura que l’Impératrice était persuadée que son fils était disposé à protéger l'association, on conviendra que Catherine, toujours à l'affût des intrigues quiauraient pu aboutir au renversement desa couronne, — etelle savait par expérience combien la chose était facile en Russie, — interprétait sagement son devoir de souveraine en surveillant les travaux et les menées de la franc-maçonnerie. Il y avait là pour elle une question de salut devant laquelle le fait derenier son passé libéral était bien peu de chose.

Est-ce à dire que l’on doive accepter sans contrôle les accusations que le comte Rostoptchine a portées contre les franes-maçons ? D'après le comte Rostoptchine, compagnon et confident du grand-duc Paul, comme d’après Schirinski-Schakhmatof, qui fut un des ministres d'Alexandre 1°’, on retrouverait la main des Martinistes dans toutes les erises et calamités qu'éprouva la Russie, depuis la Jacquerie de Pousatehef jusqu'à l'invasion Napoléonienne.

Rostoptchine n’hésite pas à accuser les Martinistes d’avoir noué des relations avec les Jacobins, et il rapporte que dans un diner detrente couverts, les conspirateurs tirèrent au sort pour savoir qui assassinerait l'impérotrice. Le sort, dit-il, désigna Lapoukhine. Rostoptchine, qui écrit en 1841, à la veille de la campagne de Russie, dira également que ces mêmes Marlinistes conspirent sous le patronage de Napoléon qui compte se servir d'eux!