Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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princesse Kourakine s’extasier et raconter à tout le monde que Mandini est venu passer une soirée chez elle, en robe de chambre et en bonnet de nuit, parce qu'il venait de jouer à L'Hermitage et qu’il craignait de se refroidir. La femme de ce Mandini, fille publique de Paris, est reçue partout, eton nous donne pour raison que c’est par égard pour son mari. Ne dirait-on pas que c’est l'épouse du comte Roumiantzof ou d’un autre héros du siècle ? On n’a qu'à s’écrier : Pauvres gens ! Et ajouter : Ils le veulent bien. »

On conviendra qu'il était naturel que des hommes de bonne volonté se soient rencontrés pour réformer de telles mœurs, et pour préparer par une éducation plus morale et une instruction plus solide l’avénement d’une génération moins corrompue.

Ce sont ces sages réformateurs auxquels Catherine et son gouvernement, c'est-à-dire tous ceux qui autour d'elle à la cour, et loin d'elle dans les provinces, vivent de ces abus, feront la chasse. « La vertu et la justice, pourra dire Rostoptchine, succombent toujours, quand l'intrigue et le crime s’arment contre eux. »

L'esprit le plus créateur et le plus puissant des Vo/nodoumtsy du règne de Catherine, fut Novikof. «Il fut avant tout un puissant agent du développement intellectuel de la Russie » (1). On peut dire que Novikof fut en Russiele vrai créateur de la presse périodique. Non seulement il fit monter à 4000 le chiffre des abonnés de la Gazette de Moscou, ce qui pour l'époque était magnifique, mais il créa une foule de journaux et de revues

(1) M. Alfred Rambaud.