Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE » EN FRANCE 205

ou magazines qui s'adressaient à des publics spéciaux et divers. Il fonda même un journal de modes. Moscou devint avec lui un ardent foyer de travail et de civilisation. A sa voix et sous sa direction une littérature nationale ne se dégagea pas de cet amas de travaux intelleetuels ; mais il fut un précurseur; il déblaya le terrain pour ceux quisuivirent ; avec lui l’âme russe commenca à se reconnaitre et à se révéler.

Lesvisées de Novikof allèrent plus loin. Il ne s’en tint pas à développer au sein de la nation la culture intellectuelle. Le bien-être physique et moral. de chacun et le relèvement social des malades et des dégradés, n’eurent pas de plus actif défenseur. Avec l'argent qui lui était confié, et qui affluait dans sa caisse, il fonda des collèges, des instituts, des sociétés philanthropiques, des hospices, des hôpitaux, des pharmacies, et ses établissements, gérés avec autant d'ordre que d'intelligence, firent aux établissements officiels une concurrence dont se plaignirent les fonctionnaires qui profitaient du gaspillage.

Novikof s'était d'abord placé sous le patronage de lImpératrice. Il avait rendu compte dans l’un de ses recueils le Peintre, d'une des pièces de théâtre de Catherine, O0 Vrémia (4),et la Tsarine l’avait vivement remercié. Elle l'avait encouragé dans cette voie, applaudissant à ses efforts, à son action intellectuelle, à ses créations hospitalières, à ses œuvres de bienfaisance; et Novikof, de son côté, avait dans ses journaux et revues

(4) Oh! Temps! 14.