Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents
320 CATHERINE I1 ET LA RÉVOLUTION
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lement méthodique ; c’est ce qu'on m'a reproché bien des fois, et comme mon fort n’a jamais été de savoir faire .de l'esprit, je me suis retranchée souvent à chercher le pourquoi, et mon zèle pour la gloire et la prospérité de la nation, qu'il a plu à la Providence de me confier, m'a menée à découvrir des causes et des motifs autres que d’autres écrivains que j'ai lus n’y avaient trouvés; outre cela, je dois par état avoir une connaissance étendue, du moins celle que trente ans de règne peuvent m'avoir procurée, du caractère d'une nation qui s’est étendue sur la troisième ou quatrième partie du globe connu. . - - - + + + + + + + « J'approuve ce que vous me dites de l'intention que vous avez de faire un discours préliminaire et tout ce que vous vous proposez d'y mettre me parait très à sa place. Je vous avoue encore que j'ai un goût déterminé pour tout ce qui a précédé les règnes de la mai-
son de Pierre [*. Mais il ne faut jamais oublier à cha-
que règne l'esprit du siècle où ce règne se trouvait, et cet esprit-ià développera bien des choses auxquelles on ne s'attend pas. On a toujours dit que pour bien juger d’un homme il faut se mettre à sa place. Or, pour écrire l'histoire, Vhistorien ne saurait négliger de remonter à l'esprit du siècle, sans que son histoire ne s’en ressente ; tous les hommes sont hommes sur la terre. et chaque siècle a son esprit et sa tendance. Ne pourrait-on pas dire aussi qu’en bien des cas les règnes précédents préparaient les événements des subséquents ; si mes expressions ne sont pas tout à fait françaises, vous Me le pardonnerez dès que vous