Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents
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NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 391
me comprendrez ; mes lettres d'ailleurs, n'étant pas écrites pour l'impression, et chacun s’expliquant à peu près comme il peut. Je souhaite bien encore que l’histoire ne fût jamais écrite en faveur d'un seul règne ; je sais bien pourquoi tel ou tel autre règne plaisait plus ou moins aux nations étrangères, et tel autre était préféré par les nationaux. Le Président Hénault ne serait-il pas tombé dans ce défaut d'avoir sacrifié 1200 ans au règne de Louis XIV? Vous savez que personne ne profère avec plus de respect le nom de ce vraiment grand roi que moi; son règne a tellement illustré la France que cette splendeur s’est perpétuée jusqu'à nos jours, et qu'il n'y a pas plus de deux où trois ans que l'opinion publique est revenue de l'impression que cent ans n'avaient pas effacée. Pour ce qui regarde mon règne, puisqu'il faut que je vous en parle, je persévererai dans ce que je vous ai dit : que je n'aime ni les statues ni les histoires des souverains vivants. Les contemporains sont toujours plus où moins partiaux ou pour ou contre. Chaque année d’un règne de trente ans, dont aucune n'ait été pour ainsi dire une époque, n'a pu l'être sans plaire ou déplaire à tel ou tel autre contemporain ; si j'ai eu des suceës, ces mêmes succès ont heurté ou compromis la gloire ou la gloriole des individus. Ge qu'il y a de sùr, c'est que je n'ai jamais rien entrepris sans avoir été intimement persuadée que ce que je faisais était conforme au bien de mon Empire ; cet Empire avait fait infiniment pour moi : j'ai cru que toutes
mes facultés individuelles, employées constammen 21