Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents
MÉMOIRE SUR LA RÉVOLUTION 365
raux les commanderoient à mesure qu’ils se rassembleroient. Cette Maison du Roy composée de noblesse ne devroit pas ëtre abolie ; si elle avoit existée il paroit que l’autorité royale n’auroit pas reçue d'échec. Jamais cause ne fut plus juste, jamais motifs plus grands ni plus capables d'animer le zèle et le courage. On ne peut disconvenir qu'après réussite, on n’auroit fait autre chose que de rendre au légitime possesseur l’autorité qui lui est due sur un royaume à peu près ruiné. Mais il pourra sous une sage administration diminuer ses malheurs et réparer ses pertes. Le règne de Henry IV et celui de Louis XIV, après de fort grands malheurs, n’ont-ils pas donné une nouvelle consistance au royaume, et la considération qui en est revenue à la France durant le dernier de ces règnes w’a-t-elle pas durée dans l'opinion jusqu’à nos jours ?
«On convient qu'il y a plus ou moins de choses qui manquent à l’énoncé susdit. Il y en a d’abord deux frappantes. Primo, qu'un grand parti paraît désirer l’abolition des Parlements et qu’ici on les met en jeu en proposant mème que tel ou tel autre Parlement autorise un des princes du sang expatriés à veiller à la sûreté de la province, d'employer les moyens à lui connus les plus possibles de délivrer de captivité la famille royale et le royaume de l'anarchie. Secondo : le eri général de liberté contraire au rétablissement de la monarchie. Dans l'un et l’autre de ces points il faudroit avoir quelques égards au cri général de la nation, mais on ne sauroit nier que les Parlements ont pour eux leurs institutions depuis la monarchie et pour ainsi dire en font partie : ce sont